AC Milan – Chelsea – Boulettes, blessure, contrat : Edouard Mendy, le conte de fées est terminé

S’il fallait choisir la carrière d’un joueur pour mesurer à quel point rien n’est jamais acquis dans le football, celle d’Edouard Mendy ferait certainement l’affaire. De chômeur à meilleur gardien du monde en six ans, de meilleur gardien du monde à remplaçant à Chelsea en un an et poussière. Sa vie professionnelle est une gigantesque montagne russe et le gardien sénégalais doit désormais faire face à une situation plutôt inconfortable.

Salué depuis son départ surprise de Rennes en 2020, champion d’Afrique, vainqueur de la CAN, élu meilleur gardien par l’UEFA en 2021, Mendy est désormais relégué sur le banc de Chelsea. L’état de grâce a pris fin pour celle à qui tout souriait depuis des mois. Ce mardi, pour le déplacement capital des Bleus à Milan, c’est encore Kepa Arrizabalaga, l’ancien paria, qui devrait débuter dans le but anglais. Comme depuis que Graham Potter a remplacé Thomas Tuchel. Comment Mendy en est-il arrivé là ? Essayez d’expliquer.

Deux erreurs contre West Ham en décembre dernier, un ballon contre Karim Benzema en Ligue des champions au printemps et un dernier en août contre Leeds, le Sénégalais a vu sa confiance s’effriter au fil de performances moins maîtrisées. Comment l’expliquer ? « Il a dû digérer tout ce qui lui est arrivé pendant trois ansnous informe Christophe Lollichon, ancien responsable de la performance des gardiens de Chelsea qui a fait venir Mendy à Londres. Il retrouvera son niveau car il a traversé des crises bien plus importantes dans sa vie.« 

S’il fallait dater précisément le début de ses ennuis, cela correspondrait grosso modo à son retour de la CAN. Dès lors, Mendy semble en effet avoir eu du mal à gérer son succès fulgurant en club et en sélection. Avant son limogeage, Thomas Tuchel l’avait déjà mis en concurrence avec Kepa. L’entraîneur allemand a de moins en moins goûté aux coups de concentration de son gardien et il s’est montré plutôt offensif après son dribble raté devant sa ligne face à Leeds fin août : « Avec ce genre d’erreurs, je ne sais pas s’il faut beaucoup parler. Il sait que c’est une erreur. Tout le monde dans le monde voit cette erreur et c’est une énorme erreur à un moment crucial du match. Cela n’aide pas. Cela nous a coûté cher.« 

Kepa et extension avortée…

Sans doute déstabilisé par la présence de Kepa, qui aurait dû partir cet été, sur le banc, le Sénégalais a connu un début de saison délicat. Sa blessure au genou l’a sorti définitivement du jeu et l’Espagnol en a profité pour prendre sa place dans le but des Bleus. « Aujourd’hui, les choses se mélangent un peucontinue Lollichon. Il a été blessé avec une inflammation embêtante mais il a joué malgré tout. Mais quand le corps fait mal, il faut savoir s’arrêter. La pression qui n’a fait qu’augmenter depuis trois ans pour lui. Jouer moins lui permettra de retrouver équilibre et sérénité..” Problème, son nouvel entraîneur Graham Potter semble avoir fait un choix désormais et Mendy se retrouve dans une situation qu’il n’a quasiment jamais connue à Chelsea, hormis lors de ses premières semaines : celle de la doublure.

« Je pense que Kepa a très bien joué aujourd’huia admis Potter la semaine dernière après la victoire à Crystal Palace. Il a fait de gros arrêts mais aussi, sa distribution de coups de pied et sa prise de décision étaient vraiment bonnes.« Dernier caillou dans la chaussure de Mendy : sa situation contractuelle et son rapport de force avec une nouvelle direction qui n’est pas connue pour faire sensation. Alors que son contrat court jusqu’en 2025, Mendy a refusé une offre de prolongation.

Le télégraphe précise que le club étudie toutes les options pour le poste, dont celle de recruter un nouveau gardien ou encore de faire confiance à Gabriel Slolina, un gardien de 18 ans arrivé cet été. Un moyen de mettre la pression sur Mendy ? A 30 ans, le voilà, en tout cas, face à un violent vent de face. Le conte de fées est bel et bien terminé.