Au Parc des Princes,
Comme lors du match aller une semaine plus tôt, le PSG n’a pas pu faire mieux qu’un match nul mardi soir contre les portugais de Benfica. Le club peut au moins se rassurer en se disant que la soirée a été plutôt calme autour de Mbappé, après l’annonce par la presse espagnole de son envie de partir prématurément.
Pas d’agitation après le tsunami de Mbappé. Amateurs de drame SVP. Alors que nous avions imaginé mille scénarios catastrophes après l’explosion provoquée mardi par l’annonce par le média espagnol Marca de la volonté de Kylian Mbappé de s’éloigner de Paris en janvier, la soirée était à l’opposé du boxon ambiant. Présent avec ses coéquipiers lors de l’échauffement, Mbappé s’est présenté froid comme un concombre comme on dit au pays du roi Charles III.
Mais ce qu’on attendait avant tout, c’était la réaction du Parc envers son prince, cinq mois après lui avoir donné un avant-goût du moment de l’annonce de sa prolongation, lors de l’annonce des joueurs par le speaker. On aurait pu craindre une bronca du diable, non. Le nom de Mbappé a même été scandé et chaleureusement applaudi. Un peu plus tôt dans la soirée, Galtier avait botté en touche lorsque Canal + l’avait interrogé sur le nouveau feuilleton et Luis Campos vint dégager le terrain, assurant qu’il n’avait jamais entendu le gamin de Bondy réclamer un quelconque départ.
Mbappé dans l’histoire, malgré tout. Restait donc à voir la réaction de l’homme au sol. Encore une fois, RAS ou presque. Bien en jambe malgré sa position en pointe – ce qu’on appelle aujourd’hui une position de pivot semble-t-il – Mbappé a été le plus en vue (ou le moins mauvais, c’est selon) des Parisiens en première période. Quelques gestes techniques bien pensés, deux ou trois accélérations fulgurantes côté gauche et un penalty transformé et chaleureusement fêté, bras croisés et banane dans la bouche, voilà pour la copie de l’homme le plus scruté de la planète football depuis la bombinette lâchée par marque. A la hauteur de LOL, ce but fait de Mbappé le meilleur buteur de l’histoire du PSG en Ligue des champions devant le Matador Edinson Cavani (31 contre 30). Le football est taquin.
Paris bégaie à nouveau. En fin de compte, Christophe Galtier pourra remercier son attaquant qui, en braquant sur lui tous les projecteurs mardi soir, a repoussé au second plan le fait que le PSG a perdu son modjo après un début de saison croustillant et sexy plein de promesses. Contre Lisbonne, les Rouges et Bleus ont une nouvelle fois bégayé footballcomme devant Brest, Haïfa, Nice, Benfica en sortie et Reims samedi dernier, qui commence encore à montrer une certaine tendance. Aucun mouvement, zéro fluidité, aucune complicité entre les joueurs et sept coups malheureux en 90 minutes, on est loin du compte pour une équipe de ce calibre.
A l’arrivée, les Parisiens ont été punis au retour des vestiaires en concédant un penalty transformé par João Mario (1-1, 62e). A noter que si cette pauvre Sarabia (titulaire en l’absence de Messi, blessé) était plus transparente qu’un film plastique, il n’est pas interdit non plus à Galtier de tenter d’influencer le déroulement du match avec un peu de coaching. Heureusement pour Paris, la défaite du fantôme de la Juve sur le terrain de Haïfa (0-2) devrait permettre à son équipe, toujours leader du groupe H, de se qualifier sans forcer pour les huitièmes de finale. C’est toujours pris.