Inflation galopante oblige, les retraités américains bénéficieront en 2023 de la plus forte hausse nominale de leur pension par répartition depuis 1982 : 8,7 % de hausse soit 145 dollars par mois, après une hausse de 5,9 % en 2022, a annoncé, jeudi , 13 octobre, Sécurité sociale (assurance sociale des retraités, invalides et vétérans). Les 70 millions de retraités américains toucheront en moyenne 1 814 dollars par mois l’an prochain contre 1 669 cette année.
Contrairement à l’opinion populaire, il existe aux États-Unis une pension par répartition, créée en 1935 dans le cadre du New Deal par Franklin Delano Roosevelt et gérée par la Sécurité sociale. Financé par une taxe de 12,4 % sur les salaires, il représente environ la moitié des revenus des retraités et est indexé sur le coût de la vie depuis 1975. L’autre partie de leurs revenus provient notamment des retraites par capitalisation, mais celles-ci ont subi une forte baisse avec le déclin de Wall Street. « Cela aide les personnes âgées à avoir un peu plus de marge de manœuvre pour faire face à l’inflation », s’est réjoui le président Joe Biden. Les salariés sont moins aisés, qui ont certes connu une hausse nominale de leur salaire hebdomadaire de 4,1 % sur un an, mais une baisse réelle de 3,8 %. Cette situation ne va guère s’améliorer compte tenu du faible chiffre de l’inflation publié le même jour.
La hausse des prix pour le mois de septembre s’est avérée moins bonne que prévu : le chiffre est certes tombé à 8,2 % contre un plus haut de 9,1 % atteint en juin. Mais ce reflux s’explique par la chute du prix de l’énergie, le gallon d’essence passant de 5 dollars mi-juin à 3,7 mi-septembre (il est remonté depuis à 3,9). En revanche, l’inflation hors énergie et alimentation a atteint un record depuis 1982 avec une hausse de 6,6% contre 6,3% un mois plus tôt. Le logement, qui représente un tiers de l’indice, poursuit sa croissance avec une hausse de 6,6% sur un an.
« Les Américains sont aux prises avec le coût de la vie »
A quelques semaines des élections de mi-mandat au résultat incertain, le camp républicain a tiré à boulets rouges sur Joe Biden : « Le cauchemar de l’inflation de Biden détruit votre épargne-retraite », a accusé Sean Hannity, l’animateur vedette de Fox News, dans son courriel du matin. Le président des États-Unis peine à cacher son embarras. « Les Américains sont aux prises avec le coût de la vie : c’est vrai depuis des années, et ils n’ont pas eu besoin du rapport d’aujourd’hui pour le leur dire. Il est indispensable de travailler pour donner de l’air aux familles bourgeoises pour faire face à leurs dépenses », a-t-il tweeté, faisant de l’inflation un phénomène mondial et louant l’excellente tenue du marché du travail – le chômage est au plus bas depuis un demi-siècle et le pays a recréé tous les emplois détruits lors de la pandémie de Covid-19, un phénomène positif mais qui accentue la conjoncture économique surchauffe.
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