De passage dans leur circonscription, les députés tentent d’anticiper un mouvement de grande ampleur.
C’est un phénomène que les politiciens peinent encore à théoriser. En septembre 2018, la rentrée se déroule dans un contexte particulier. Le climat est lourd, les Français sont méfiants et leurs élus s’en inquiètent. « Dès le début du mois, on a ressenti une baisse de confiance assez hallucinante», se souvient Lise Magnier, députée Horizons déjà élue lors du précédent quinquennat. Face à cette agitation tranquille, certains tirent la sonnette d’alarme. Mais en l’espace de quelques semaines, la situation leur échappe. La colère s’enflamme et la France bascule. Quatre ans plus tard, ces mêmes élus ne savent toujours pas comment mettre des mots sur cet événement. Certains évoquent ungoutte d’eau« , un « détonateur» ou même un «étincelle». Ce petit quelque chose de trop – la taxe carbone en l’occurrence – qui a cristallisé le mécontentement et permis aux « gilets jaunes » d’exister. Aujourd’hui, la question les obsède : ce difficile début d’automne présage-t-il un scénario identique ?
De passage dans leur circonscription…