Tension ou pénurie ?
De nombreux médicaments sont disponibles dans plusieurs conditionnements : boîte de 8 ou 16 comprimés, version liquide, etc. Cela multiplie les alternatives, tout comme les génériques, rappelle « Les Echos ». Aussi, la tension concerne parfois un médicament lié à la bobologie. Mais certaines références d’une importance vitale manquent d’alternatives. C’est notamment le cas des médicaments anticancéreux et antidiabétiques. Dans son entretien aux « Échos », David Syr du GIE Gers confirme : « Actuellement, les ruptures d’approvisionnement ne touchent aucun médicament pour plus de la moitié de ses références ».
De quels médicaments s’agit-il ?
Or, la liste des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur – c’est-à-dire susceptibles de compromettre le pronostic vital d’une personne en cas d’interruption de traitement – actuellement soumis à des difficultés d’approvisionnement et pour lesquels il n’existe pas ou pas suffisamment d’alternatives thérapeutiques disponibles sur le Le marché français est long, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Il s’agit notamment du paracétamol, de l’amoxicilline, de l’augmentine, de la ventoline… Certaines références concernent « des antidiabétiques, des statines contre le cholestérol, des traitements des troubles de l’érection ou encore un médicament contre les reflux gastriques », énumère David Syr, auprès des « Echos ».
Quelles sont les causes ?
Interrogé par « 20minutes », Thomas Borel, directeur scientifique aux Entreprises pharmaceutiques, évoque l’Ukraine et l’impact sur l’augmentation de l’énergie et des transports. « Le prix des intrants, c’est-à-dire l’aluminium, le carton et le verre, a pris 25% », a-t-il déclaré aux médias, qui ont souligné que ces matériaux sont indispensables pour le conditionnement des médicaments. . « Les délais d’approvisionnement sont également plus longs, de 25 % en moyenne », poursuit-il.
L’approvisionnement en matières premières est également en tension et « les pays qui paient le principe actif le plus cher passent en premier », renchérit Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, auprès de « 20minutes ». « Notre pays ne répercute pas toutes ces augmentations sur les prix de vente des médicaments, puisqu’il n’y a pas de prix libre », assure pour sa part Thomas Borel. En France, le prix est strictement contrôlé par l’Etat et certains laboratoires vendent à perte, précise le quotidien. Il y a aussi une augmentation de la demande mondiale, notamment pour les antidiabétiques, en lien avec la malbouffe, explique le journal « Les Échos », qui cite la Fédération internationale du diabète.