Par Thibaut Faussabry
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Promise à un bel avenir depuis de nombreuses années, la voiture autonome prend enfin la route, non pas pour transporter des personnes, mais pour faire des courses. A partir du mardi 6 décembre 2022, le habitants du plateau de Saclay (Essonne) peut se faire livrer leurs courses par un voiture de livraison autonome et 100% électrique.
15 km aller-retour entre Massy et Palaiseau
Prêt à tourner 15 km aller-retour du magasin Carrefour de Massy jusqu’à campus de l’Institut Polytechnique (IP) de Paris à Palaiseaucette navette autonome circulera sur le voies publiquesavec un trafic intense et dans des conditions normales (jusqu’à 70 km/h).
Cette expérimentation, la première en France, est menée par l’enseigne Carrefour et Réseau GoGo.
Mais comment ça fonctionne? Le concept est plutôt simple, le client passe sa commande sur le site Carrefour.fr ou sur l’application mobile et choisit parmi les créneaux de livraison qui lui sont proposés, J pour J ou J+1grâce à la navette autonome.
Comment ça marche?
Préparé dans l’entrepôt automatisé du Plessis-PâtéLes commandes sont envoyées au Drive de Carrefour Massy, puis chargées dans la navette.
Celui-ci va en toute autonomie sur le plateau de Saclay. Une fois le véhicule arrivé à destination, le client déverrouille son casier à l’aide d’un codé qu’ils reçoivent au préalable par SMSafin de récupérer leurs courses.
Dès que les commandes (jusqu’à 18 différentes) sont récupérées, la navette retourne à son point de départ à Massy en attendant son prochain tour.
Un opérateur présent en permanence dans le véhicule
Bien que la navette embarque tout un système d’intelligence artificielle, capteurs, caméras et GPS, un opérateur est toujours présent à l’intérieur du véhicule pour le diriger manuellement en cas de difficulté rencontrée sur le parcours, comme un chantier.
Pour le moment, le service ne sera disponible que de 17h à 19h. Pendant l’expérimentation, la route de la navette autonome peut également évoluer sur la base des commentaires des clients.
« Lorsque nous aurons pris connaissance de ce chantier après six mois de roulage, nous pourrions passer à une supervision débarquée où depuis le siège de Meudon, l’opérateur de sécurité pourra superviser jusqu’à 10 navettes simultanément », explique-t-on à Groupe Millale concepteur de la voiture autonome utilisée dans cette expérience.
« Un levier pour réussir la décarbonation »
Présent lundi à l’Institut Polytechnique de Paris pour inaugurer ce nouveau service, Christophe Béchu, Ministre de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires, rappelé l’importance de soutenir l’innovation pour accélérer la transition écologique et lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Cette navette est une solution de décarbonation intelligente. Plus une ville est dense, plus le défi de la décarbonation est grand et plus la mise en place d’une politique de dépollution de l’air se pose (…). L’enjeu de la décarbonation est tel que tous les leviers doivent être utilisés et évalués.

De son côté, Alexandre Bompradle PDG de Carrefour, voit dans ce service de livraison autonome un moyen de proposer un service drive dans des zones éloignées des commerces.
L’idée est de pouvoir se rendre dans toutes les nombreuses zones du territoire français où il n’y a pas de magasin ou de modèle de livraison à domicile et où vivent nombre de nos compatriotes qui, à terme, pourront donc accéder à des services qu’ils n’ont pas avoir aujourd’hui.
« Une nouvelle étape »
Pour effectuer ce service, Réseau gogoun opérateur spécialisé dans la logistique autonome, s’est associé au concepteur français Milla Group et s’appuie sur le réseau 5G fourni par Bouygues Télécom.
Une collaboration qui fait partie Route ouverte 5G, l’un des plus grands programmes d’assistance à la conduite de véhicules autonomes sur routes ouvertes en Europe.
« La navette d’aujourd’hui n’est plus seulement une navette du dernier kilomètre, c’est une navette capable de couvrir une plus grande distance. Cela permet de varier les cas d’usage », assure Christophe Béchu.
Et de conclure : « Nous ne sommes pas sur la généralisation de la voiture autonome, mais sur le passage d’une circulation en circuit fermé à une circulation en situation réelle. C’est une nouvelle étape dans l’expérimentation de cette technologie ».
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