Dans les entreprises, les enveloppes « d’augmentation » s’agrandissent. Selon le cabinet Alixio, les deux tiers des entreprises prévoient d’augmenter leurs effectifs de 4,5% en moyenne contre 4,3% attendus en septembre.
Après les mesures d’urgence mises en place à la rentrée de septembre, les entreprises redoublent d’efforts pour contenir les revendications salariales. Entre hausses en hausse et autres gestes, tous les efforts consentis valent finalement inflation. C’est en tout cas ce qui ressort de la dernière enquête réalisée par le cabinet de conseil en Ressources Humaines Alixio.
« Tout le monde n’est pas Total et ne peut pas accorder une augmentation de 7% » résume un expert. Néanmoins : toutes les entreprises, y compris les plus petites, utilisent désormais tous les leviers pour compenser l’inflation et retenir ou attirer les salariés.
Premièrement, les budgets d’augmentation viennent d’être revus à la hausse. Selon les derniers chiffres d’Alixio, 2/3 des entreprises prévoient d’augmenter leurs effectifs de 4,5% en moyenne contre 4,3% attendus en septembre. A titre de comparaison, ces augmentations en 2021 ne s’élevaient qu’à 2,5%. Autre fait marquant : les augmentations collectives reviennent en force, y compris pour les cadres, qui jusqu’à présent ne bénéficiaient que d’augmentations individuelles.
La « prime Macron » se généralise
Ensuite, de plus en plus d’entreprises envisagent de verser des primes de partage de la valeur, anciennement appelées primes Macron, pour des montants de plus en plus importants. Selon Alixio, le montant moyen était de 867 euros cette année et devrait dépasser les 1000 euros l’an prochain.
A cela s’ajoute enfin tous les efforts faits sur ce qui ne concerne pas directement le salaire mais ajoute du pouvoir d’achat dans le quotidien des salariés : augmentation des tickets restaurant, prise en charge des transports non plus à 50 mais à 100% ou amélioration de la santé et systèmes de prévoyance. Tous ces éléments mis bout à bout représentent, selon Alixio, près de 6 % d’augmentation. Ce qui représente plus ou moins le niveau d’inflation.
Les mesures d’urgence ne suffisent plus
Si les entreprises lâchent de plus en plus de lest, c’est parce qu’elles sont de plus en plus nombreuses à penser que l’inflation n’est pas conjoncturelle mais risque de durer et que les mesures d’urgence du coup ne suffisent plus. Ainsi, 84% considèrent que les revendications salariales vont s’inscrire durablement dans les relations sociales.
Seul hic : pour les salariés, seul le salaire compte. Les primes et autres avantages ne suffisent pas à contenir les tensions même si les salariés commencent doucement à se laisser convaincre par tous ces éléments non salariaux qui pèsent de plus en plus.