Par Maxime T’sjoen
Publié le
Voir mon actualité
« Mets ton écharpe, tu vas attraper froid ! » : combien d’enfants ont déjà entendu cette remarque de leurs parents ? Non quantifiable.
Pourtant, avec la recrudescence du Covid, de la grippe ou encore des bronchiolites, maladies hivernales, la relation entre le rhume et le virus intrigue un peu plus. Pourquoi diable tombons-nous plus malades en hiver ?
Une étude, publiée ce mardi 6 décembre 2022 dans le Journal d’allergie et d’immunologie cliniquemet une nouvelle hypothèse sur la table pour expliquer que l’on peut » attraper froid « .
Ce que nous dit l’étude
Tout d’abord, il faut comprendre qu’il y a un mécanisme de défense présent dans nos narines. Lors de l’inhalation d’une bactérie, les cellules nasales libèrent des vésicules extracellulaires qui les attaquent.
Avec cette nouvelle étude, les chercheurs ont tenté de savoir si la réponse des vésicules extracellulaires était le même avec les virus de l’hiver. Ils ont donc testé deux rhinovirus et un coronavirus [ce n’est pas le Covid-19, N.D.L.R]une fois avec des températures normales et une fois avec des températures fraîches.
Avec des températures normales, les vésicules extracellulaires combattent bien les virus en présentant des « leurres » auxquels les virus peuvent s’attacher. Une fonction antivirale qui aide à défendre le corps.
En revanche, lorsqu’il fait froid, l’étude met en évidence « une altération » de ce mécanisme de défense antiviral. Alors logiquement, en hiver, quand il fait plus froid, on est plus sensible aux virus.
Un facteur…
Mais cette étude ne contredit pas les affirmations précédentes qui indiquaient déjà que le froid augmente le risque de tomber malade. Elle vient en outre.
« C’est toujours le problème du rhume et des muqueuses respiratoires », note Henri Agut, ancien chef du service de virologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, contacté par news.fr.
La muqueuse respiratoire fonctionne moins bien en hiver. L’explication des vésicules extracellulaires est l’un des nombreux facteurs, mais n’est pas le seul.
Et on le voit en ce moment, le Covid, la grippe et la bronchiolite profitent de ces températures hivernales fraîches pour circuler activement dans la population. « Certains virus s’infectent plus facilement en hiver, car les mécanismes de défense sont altérés », précise celui qui est aussi le fondateur de la revue. Virologie.
… entre autres
Il est bien entendu que les vésicules extracellulaires et leur altération au froid ne sont pas les seules responsables d’une baisse de la défense antivirale en hiver. D’autres sont à considérer.
» La système immunitaire et système respiratoire n’aime pas le froid. Ils fonctionnent moins bien à basse température », rappelle Henri Agut. Alors que les virus survivent mieux à basse température.
François Bricaire, infectiologue, a fait un autre constat pour un précédent article : « Le froid mobilise l’énergie de l’individu, que le corps essaie de se défendre. On est donc moins fort pour lutter contre le froid, et par extension, plus sensible aux infections virales ».
Plus à l’intérieur
Finalement, le la promiscuité est aussi un phénomène à prendre en compte en arrivant en hiver. Si en été on a tendance à se retrouver dehors, en terrasse ou autour d’un barbecue, en hiver, on est plus souvent à l’intérieur à cause de la fraîcheur.
Les gens se regroupent. C’est probablement ce qui augmente le risque d’infection.
Et face à ces menaces virales et à l’épisode de fraîcheur en France, gouvernement et médecins s’accordent sur une réponse à apporter : respecter les gestes barrière.
Cet article vous a-t-il été utile ? A noter que vous pouvez suivre Actu dans l’espace Mon Actu. En un clic, après inscription, vous retrouverez toutes les actualités de vos villes et marques préférées.