Le tribunal de commerce de Grenoble a placé jeudi le distributeur d’articles de sport Groupe Go Sport en redressement judiciaire. « Par un jugement motivé, le tribunal (…) a constaté l’état de cessation des paiements de la société Groupe Go Sport et ouvert une procédure de redressement judiciaire », a annoncé le parquet de Grenoble dans un communiqué. Il a précisé que « Go Sport France n’a pas été déclaré en faillite, mais sa situation sera impactée par celle de sa maison mère ».
Cette annonce intervient dans un climat pesant pour les milliers de salariés du groupe de magasins de sport. Mercredi, le parquet de Grenoble a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « abus du bien social ». Les salariés de Go Sport, et notamment leurs délégués syndicaux et le comité central social et économique (CSEC), s’inquiétaient de la santé financière du groupe, s’alarmant notamment d’une remontée de 36 millions d’euros de trésorerie de Go Sport à ses maison mère, le groupe HPB (Hermione, People & Brands).
Go Sport, fondée en 1978 et basée à Sassenage dans la banlieue de Grenoble, avait été reprise par HPB fin 2021 pour un euro symbolique auprès de la maison-mère du groupe de distribution alimentaire Casino, la société Rallye, elle-même lourdement endettée. .
Déficitaire depuis » dix-sept ans « , selon HPB, Go Sport fait face à une rude concurrence de Decathlon et Intersport en France. Malgré plusieurs plans de redressement, une succession de six directeurs généraux en quinze ans et le recours à un cabinet de restructuration, Prospheres, pour préparer sa cession en 2020, Rallye n’a jamais réussi à le valoriser.