Marie-Anne, une Appaméenne de 63 ans, a appris l’été dernier qu’elle souffrait de deux cancers du sein. Après une opération et des mois de chimiothérapie, elle remercie les professionnels de santé qui l’aident à combattre la maladie.
A l’heure où l’hôpital est souvent décrié, son témoignage devrait mettre un peu de réconfort dans le coeur des soignants. Marie-Anne est une Appaméenne dynamique de 63 ans. Cette professionnelle de l’immobilier qui adore chouchouter ses petits-enfants s’est effondrée lorsqu’elle a appris qu’elle souffrait de deux cancers du sein. Alors qu’elle est encore meurtrie par sa dernière chimiothérapie, elle remercie les professionnels rencontrés lors de son parcours de soins qui l’ont conduite au service de chirurgie oncologique du centre hospitalier intercommunal des vallées ariégeoises (Chiva).
Pas le temps de s’inquiéter
Tout commence à Noël 2021 lorsque Marie-Anne détecte une masse suspecte sur sa poitrine. Elle n’y prête pas attention, rattrapée par son travail et son quotidien de super mamie. Mais en juillet 2022, alors que sa fille vient d’obtenir son diplôme d’infirmière à l’IFSI, elle lui demande de tâter cette glande suspecte. Alarmé, le très jeune professionnel de santé a immédiatement contacté le centre de radiologie de Pamiers. « J’avais un rendez-vous dans 2 jours ! Mais après la radio, Mme Basset s’est blanchie. Elle a contacté le Dr Domergue et tous les deux sont revenus me dire que ce n’était pas bon du tout. Ils ont appelé le Dr Gutierrez, à Chiva, en me disant qu’il fallait les laisser faire. J’ai été reçu quatre jours plus tard à l’hôpital. Je n’ai même pas eu le temps de m’inquiéter », raconte Marie-Anne.
Pourtant, convaincue de n’être qu’un « Numéro de Sécu », la sexagénaire est paralysée lorsqu’elle se retrouve sur le parvis de l’établissement hospitalier. Attachée à son mari, Gérard, elle est confrontée dès la réception à une secrétaire « tout sourire ». C’est « Célinou », le même qui lui tiendra la main lors de la biopsie. Huit morceaux de chair prélevés crus. « Comme les Drs Magne et Pénaud, le Dr Gutierrez est extrêmement humain. Je regardais juste Céline. Ils ont été très attentifs à ma douleur », note Marie-Anne.
Les perles du service ambulatoire
Une opération est prévue le 18 août. « En ambulatoire, il n’y a que des perles. J’ai eu peur, je suis arrivé en larmes et deux jeunes femmes ne m’ont pas lâché une minute. Mais je n’étais pas le seul ! Ils m’ont rassuré en me disant qu’ils faisaient pareil avec tout le monde. »
Le verdict est tombé : l’Appaméenne souffre de deux cancers du sein. L’un d’eux est au stade 3, il est très agressif. « Je ne pouvais pas regarder ma fille et mon mari qui étaient avec moi. Et Céline a posé sa main sur mon épaule. Rien que ce petit geste de tendresse m’a fait moins peur. Ne me dites pas que cette bienveillance fait partie de leur métier ! »
« La mammographie, allez-y ! »
La première chimiothérapie est prévue le 2 septembre. Soutien sans faille, Gérard, dit « Mimi », tient la main de sa femme à son arrivée au service. « Ce jour-là, j’étais perdu et je me suis laissé guider. Je pleure comme un niais pendant que tous ceux qui attendent font bonne figure, se parlent. Et je suis accueilli par Emilie. Elle pense chanter comme Céline Dion mais elle a la voix d’Iggy Pop ! », rigole Marie-Anne qui a pu compter sur la présence du Dr Pénaud, « qui ne compte pas ses heures », tout au long de sa chimio. Mais il y avait aussi « M. Thierry », le soignant super bienveillant. Lui aussi posa sa main sur son épaule. Il ne faut pas oublier l’esthéticienne de la Ligue contre le cancer, Claire « la psy qui était toujours là », et Véro qui lui tenait la main au bloc opératoire.
« J’étais entouré d’anges ! Quand je vois que des médailles sont décernées à des gens mais ce sont eux qui méritent d’être honorés ! Ce qu’ils font est au-delà de l’humain… Ils méritent le plus grand respect. Le Dr Magne m’a donné l’envie de me battre et aujourd’hui, le cancer me semble être une maladie traitable. Je ne sais pas si j’y arriverai mais je leur fais confiance à tous. Mesdames et messieurs, vous m’avez portée ! Et Marie-Anne veut délivrer un dernier message : « Les filles, ne faites pas comme moi : la mammographie, allez-y ! »
Radiothérapie : un passage obligé par l’oncopôle de Toulouse
Désormais, Marie-Anne devra effectuer sa radiothérapie à l’oncopôle de Toulouse, l’Ariège ne disposant pas de cet équipement. Des allers-retours à effectuer quotidiennement pendant 33 jours. « Ça va être fatiguant… Mais ceux qui habitent à Ax-les-Thermes, comment font-ils ? » « La radiothérapie est une activité soumise à autorisation délivrée par l’Agence Régionale de Santé. Le système d’autorisation repose sur un socle de trois obligations comprenant des mesures transversales de qualité, des critères d’agrément des principaux traitements anticancéreux et des seuils minimaux d’activité à atteindre pour les traitements de certains types de cancers. Le Chiva ne remplit pas les conditions requises pour que les seuils minimaux soient autorisés en radiothérapie, cette activité est réservée à des centres de taille significative », explique la direction du Chiva.