Sébastien Ogier (Hyundai) remporte le 91e Rallye Monte-Carlo, qui ouvrait le Championnat du Monde des Rallyes WRC. Les trois « mousquetaires » nordistes ont connu des fortunes diverses et un bilan frustrant dans ce Monte-Carlo 2023. Mais le bilan est frustrant pour François Delecour, Adrien Fourmaux et Stéphane Lefebvre. Le Noeuxois a ainsi raté le podium suite à une crevaison totalement inexplicable.
Au départ de cette dernière journée de Monte-Carlo 2023, Stéphane Lefebvre et Andy Malfois (Citroën C3) occupait la 3e place du WRC2, aux prises avec l’inattendu Espagnol Pépé Lopez. Mais dans la 16e spéciale, la voiture crevait peu après le départ. Lefebvre « Aramis », devra faire toute la course avec un pneu crevé. Les chances d’un podium ont définitivement disparu. Un an après avoir pris sa retraite, suite à une perte de roue, alors qu’il menait la catégorie. Pas de chance décidément.
» Je ne sais pas ce qui est arrivé « ainsi lâché au micro de Canal + l’Artésien, après la 16e spéciale. « Nous avons crevé dans le premier virage même si nous avions contrôlé la pression 30 secondes auparavant. Cette crevaison est un mystère. »
Retour décevant pour Adrien Fourmaux en WRC2
Lefebvre va donc perdre beaucoup de temps, plus de quatre minutes, pour chuter à la 9e place. Le Noeuxois se classera finalement 11e en WRC2, et 18e au scratch, loin derrière l’autre mousquetaire nordiste Adrien Fourmaux d’Artagnan. Contrairement à l’an dernier, les Seclinois ont terminé la course sans dommage. Mais son retour en WRC2 s’est avéré difficile au volant d’une Ford Puma Rally1 visiblement peu compétitive. En tout cas très loin de la Skoda Fabia de Nicolas Gryazin.
» Je m’attendais à un Monte-Carlo et finalement, on a un rallye Antibes», confiait ainsi avec humour Adrien Fourmaux sur Canal+. « C’est une course compliquée. Sur cette spéciale déjà, je perds les freins. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais. Les temps ne viennent pas. Je suis à l’intérieur. »
De nouveau à l’attaque dans les deux dernières spéciales, Fourmaux a dû se contenter d’une frustrante 6e place au classement WRC2, et d’une place anecdotique de 13e au général. Le pilote nordiste fera désormais l’impasse sur le rallye de Suède, ce qui ne lui convient pas. Avant de reprendre au Rallye du Mexique en mars.
Pour son équipe M-Sport, le bilan est aussi décevant en WRC, avec la 5e place de son nouveau leader Ott Tanak, à ne jamais se battre pour le podium. Plus l’abandon de Pierre Louis Loubet. Comme changer les pilotes ne sert pas à grand chose si la voiture ne suit pas…

Delecour remporte la Masters Cup
Le 3ème mousquetaire du nord, François Delecour « Athos », a évoqué son expérience au volant d’une Skoda Fabia Rally2, beaucoup plus lente que celle de Gryazin. Le Casselois, après son coup de gueule de la première journée, a en effet terminé à moins de 30 secondes de retard Stéphane Lefebvre. Cela le place donc 12e en WRC2, et 19e au général. Un top 20 à 60 ans, ce n’est pas si mal, même si l’ancien vice-champion du monde des rallyes espérait certainement mieux en côtoyant des jeunes. Mais il obtient une belle reconnaissance en dominant la WRC Masters Cup de près de cinq minutes.
De plus, nous avons vu que le plus ancien des pilotes du Nord continue d’attirer les médias. Notamment grâce à son franc-parler qui rend ses interventions intéressantes. Un peu comme Jean Le Cam voile.
François Delecour disputait cette année son 24e Monte-Carlo, qu’il avait remporté une fois en 1993. Le à moins 20 voitures différentes »explique-t-il en riant.
On espère désormais voir le pilote cassellois, désormais installé dans le Sud, dans deux mois au rallye du Touquet, auquel il a toujours participé ces dernières années. Mais rarement avec succès.

Bilan mitigé pour les Nordistes à Monte-Carlo 2023
Le bilan des trois mousquetaires nordistes lors de ce Monte-Carlo 2023 est donc mitigé, voire décevant. Mais ils n’avaient sans doute pas les armes pour jouer les tout premiers rôles, ni le brin de chance nécessaire dans un sport mécanique. Mais nous avons constaté que le talent et la vitesse étaient toujours là.
Les spécialistes notent également que le plateau du WRC2 est très dense. Le Russe Nicolay Gryazin a survolé la catégorie sur ce Monte-Carlo. Avant de perdre beaucoup de temps sur une crevaison samedi. Français Yohann Rossel (2e sur Citroën C3) a failli en profiter.
En tout cas, la saison s’annonce passionnante en WRC2. Peut-être plus qu’en WRC où seuls dix pilotes sont engagés pour l’ensemble du championnat. Des coureurs qui ont été largement dominés par le « freelancer » Sébastien Ogier (Toyota) sur cette 91e édition du Monte-Carlo.
Le classement final du Rallye Monte-Carlo 2023
1. S Ogier / V Landais FRA Toyota GR Yaris 3h 12min 2.0sec
2. K Rovanperä / J Halttunen FIN Toyota GR Yaris +18.8sec
3. T Neuville / M Wydaeghe BEL Hyundai i20 N +44.6sec
4. E Evans / S Martin GBR Toyota GR Yaris +1min 12.4sec
5. O Tänak / M Järveoja EST Ford Puma +2min 34.9sec
6. T Katsuta / A Johnston JPN Toyota GR Yaris +3min 32.6sec
Prochain rendez-vous WRC : Rallye de Suède, du 9 au 12 février