Après ses premiers pas en Europe, c’est en Algérie que la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a choisi de continuer à construire sa stature internationale. Au terme d’une visite officielle de deux jours, qui s’est terminée lundi 23 janvier, la cheffe de l’exécutif italien a mis en avant le thème, omniprésent dans ses discours de politique étrangère, d’un destin méditerranéen que l’italie aurait trop souvent négligé. Reprenant le fil d’une relation bilatérale entre Rome et Alger, dominée par les questions énergétiques, et devenue cruciale, depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, pour une Italie importatrice de gaz, Mmoi Meloni a défendu une vision géopolitique censée faire de son pays un « pôle énergétique » entre l’Europe et l’Afrique.
« Face à la grande crise énergétique que traverse l’Europe, l’Algérie pourrait devenir un leader de la production, certes africaine, mais probablement mondiale. L’Italie est inévitablement la porte d’entrée de cette énergie et de l’approvisionnement de l’Europe »résumé Mmoi Meloni aux côtés du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Si ce projet géopolitique partagé par l’exécutif italien et la direction du géant italien des hydrocarbures ENI, avec la bénédiction des autorités algériennes, domine désormais la réflexion sur la politique étrangère, à Rome, il trouve son origine dans les circonstances imposées par l’invasion de l’Ukraine et la nécessité pour l’Italie, en partie dépendante du gaz russe, de diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique.
Les accords signés à Alger par ENI, en marge de M.moi Meloni, dont le contenu exact n’a pas été révélé, porte sur l’expansion des capacités d’exportation de l’Algérie vers l’Europe et pourrait inclure la construction ou le développement de gazoducs actuellement en projet. Le déplacement du président du conseil s’inscrit dans la continuité des engagements pris entre Alger et Rome, lors du mandat de l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi, en avril. L’Algérie était alors la pièce maîtresse de la réaction italienne à la guerre de la Russie contre l’Ukraine sur le front énergétique. Le gouvernement de M.moi Meloni, avec l’ENI dirigée par Claudio Descalzi depuis 2014, avait conclu un accord avec l’Algérie ouvrant la voie à une augmentation des livraisons de gaz algérien à Rome.
Renouveler la politique de voisinage de l’Italie
Dans le cadre de ces accords, les exportations algériennes vers l’Italie ont augmenté de 12% pour atteindre 23,7 milliards de mètres cubes en 2022. Avec la baisse simultanée des importations russes, passées de 29 milliards à 11,2 milliards de mètres cubes, l’Algérie est devenue le premier fournisseur de gaz de l’Italie. Les investissements italiens doivent également contribuer à augmenter les capacités de production d’Alger, à soutenir les augmentations ultérieures des livraisons et à accélérer le remplacement du gaz russe. A Alger, M. Descalzi a dit espérer une telle bascule pour l’hiver 2024-2025.
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