Comme lors des épisodes de forte chaleur, le froid extrême vous expose au risque d’accident cardiovasculaire. C’est d’autant plus vrai pour les personnes fragiles ou lors d’efforts physiques. Explications avec un cardiologue toulousain.
Sortir par des températures glaciales – proches de zéro ou négatives – vous expose à un bon rhume, mais on sait moins que cela augmente également le risque d’infarctus.
« En cardiologie, c’est un phénomène que l’on connaît bien ! » confirme le Pr Didier Carrié, chef du service de cardiologie au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse. « Le froid extrême entraîne un risque accru d’événements cardiovasculaires et d’infarctus du myocarde. Elle s’observe chez des personnes à risque, ayant déjà subi un infarctus ou un pontage, sujettes à une angine de poitrine, ou portant un stent… Mais aussi chez des sujets plus jeunes sans antécédent cardiaque, et cela est dû à la conjonction de plusieurs facteurs ».
Marcher dans le froid, c’est comme courir 100 mètres
« Le froid provoque une vasoconstriction des artères coronaires, appelée spasme, et cela peut provoquer des ruptures de plaques d’athérome (plaques de graisse déposées sur les parois des artères). En cas de fissures et de rupture de ces plaques, une un caillot peut se former et obstruer les artères.
Un autre effet du froid est qu’il augmente le rythme cardiaque. Marcher dans le froid serait comme courir 100 mètres ! Ainsi, le risque de déclarer un incident cardiovasculaire est deux à trois fois plus élevé par temps très froid pour les profils fragiles. Ainsi que chez des sujets plus jeunes sans antécédent, mais fumeurs, stressés et très exposés.
Durant cette période, la Fédération française de cardiologie délivre des conseils de prévention très clairs. Pour les personnes déjà sous surveillance, il faut être attentif au moindre symptôme d’essoufflement, de douleur thoracique ou de difficultés respiratoires, rappelle le cardiologue qui observe depuis quelques jours une activité deux fois plus importante que d’habitude dans son service.
Enfin, il faut évidemment se couvrir très chaudement, notamment les extrémités, et la tête pour les hommes chauves, et limiter les efforts physiques comme la course, aussi dangereux par grand froid que par grande chaleur ! »